Hommage à Pompiers mort en Service STEFANUTTI Ivan

Voici à la demande de l'admin un post concernant le décés de mon pére en Service Commandé je vais essayer d'être aussi complet et conscis que possible...

Article de l'Est Républicain du 24.09.2004




La famille du « 18 »
en deuil






Un pompier de Neuves-Maisons
est décédé jeudi dans l'accident de son camion engagé sur une intervention.
Emotion au sein d'une profession enfin reconnue « dangereuse ».

A chaque fois, le même rituel. La mission crépite sur l'imprimante. L'alerte
résonne dans la caserne. Les pompiers coiffent leur casque, enfilent leur cuir.
Le moteur des engins s'affole. Et c'est parti... Jeudi, peu avant 16 h, Yvan
Stéfanutti démarre du centre de secours de Neuves-Maisons vers l'énième mission
de sa carrière (notre édition d'hier). Pour secourir un homme suspendu dans le
vide, sur le toit d'une maison de Pulligny. Une intervention de routine pour ce
sergent professionnel de 42 ans.

Dans l'engin d'une douzaine de tonnes qui fait route vers « l'adresse
indiquée » - comme le précise souvent le protocole radio - ce père de
trois enfants vit la dernière sortie de sa carrière. Assis sur la banquette
avant, près de la portière passager de l'échelle pivotante automatique (EPA).
Au niveau des cimenteries Vicat, sur la RD 50 balayée par la pluie, l'EPA se
couche sur le flanc. Obstruant les deux voies de circulation.





Chaussée glissante

Le conducteur du camion et une passagère sont légèrement blessés. Le chef
d'agrès Stéfanutti est éjecté. Le drame. Dans la soirée, le sapeur décède des
suites de ses blessures aux urgences de l'hôpital central. « Un accident très mal vécu par toute la
profession », commentait hier le colonel Modéré.

Le patron des pompiers meurthe-et-mosellans s'était rendu sur les lieux de
l'accident. « Ses deux coéquipiers,
choqués, mais lucides, avaient commencé le bouche à bouche et le massage
cardiaque en attendant l'arrivée des renforts. En 15 ans, c'est le troisième accident mortel de la circulation qui frappe un pompier en service dans le département. Le
dernier date de l'an 2000. Un camion citerne s'était retourné », rapporte
le colonel Modéré.

Qui continue : « L'engin accidenté à Xeuilley a 4 ans. C'est du
matériel haut de gamme. Une partie de la masse du camion se situe en partie haute.
Il ne faut pas grand-chose pour le retourner. L'intervention exigeait de la
rapidité. L'accident est sans doute dû,
pour une grande part, au revêtement particulier de la chaussée à cet endroit :
des dalles en béton ».

Dalles posées il y a une quinzaine d'années et qui « constituaient un
test pour la cimenterie Vicat qui commercialisait ce genre de produit »,
explique Claude Joly, maire de Xeuilley, signalant qu'une autre route de la
commune « interdite au plus de 3,5 t » est constituée du même matériau.
« Le relief du dallage se polit avec le temps et, en cas de gelée ou de
pluie, ce peut être glissant. J'ai demandé à l'unité départementale
d'aménagement (UDAM) de remplacer cet équipement par un enrobé traditionnel. Ce
devrait être fait l'an prochain ».





« Choc émotionnel »

A la caserne de Neuves-Maisons, l'adjudant-chef Jean-Bernard Lèfle
connaissait bien le sergent Stéfanutti pour l'avoir eu dans son équipe.
« Il était proche de tous. Un professionnel très consciencieux. Ici,
depuis l'accident, l'ambiance est très
fébrile mais le service public continue, évidemment. Une cellule
médico-psychologique a été mise en place pour soutenir notre personnel. C'est
un grand choc émotionnel. Le risque ? Il faut vivre avec. Il fait partie
de notre vocation et on l'accepte. Mais quand le drame survient, qu'il vous
touche de plein fouet, aussi brutalement, ça marque encore plus. C'est comme le
décès d'un membre de sa famille. Les pompiers forment une grande
famille ».

Une fratrie qui, il y a six mois, descendait dans la rue à Paris pour la
reconnaissance de la profession « dangereuse et insalubre ». Le 13
août dernier, les soldats du feu obtenaient partiellement gain de cause.
« Notre métier a été seulement et symboliquement reconnu dangereux par la loi
de sécurité civile », déplore Michaël Lucko, élu CGT à la caserne Joffre.
« Mais aujourd'hui, l'heure est au recueillement et non à la
polémique ».

Aticle de l'Est Républicain du 29.09.2004

Des larmes sous les casques






Reconnaissance nationale, hier,
lors des obsèques du pompier de Neuves-Maisons décédé en service commandé, dans
l'accident de son engin.

« Adieu, sergent Stéfanutti, mort dans l'accomplissement de votre
mission. Vous resterez à jamais gravé dans notre mémoire et dans notre
coeur ». Sur le parvis de l'église Saint-Antoine-de-Padoue à
Neuves-Maisons, Jean-François Cordet, préfet de Meurthe-et-Moselle, en termine
avec « l'hommage qui lui est dû par la Nation ». « Lui »,
c'est Ivan Stéfanutti. Cet homme de 42 ans, père de trois enfants, est mort
jeudi dernier dans l'accident de son
camion.

L'équipage partait secourir un homme suspendu dans le vide, à Pulligny. Mais
l'échelle pivotante automatique (EPA), d'une douzaine de tonnes, dérapait sur
une chaussée gorgée d'eau au niveau des cimenteries Vicat, à Xeuilley. Ejecté
de l'habitacle, réanimé, le sapeur néodomien décédait dans la soirée à
l'hôpital.

La douleur s'abattait sur ses proches, et l'onde de choc ébranlait
l'ensemble du centre de secours et, plus largement, toute la grande famille du
« 18 ». Une famille réunie hier après-midi pour s'incliner sur l'un
des siens.

14 h 30. Le cercueil drapé des couleurs nationales, posé sur l'EPA de
Gentilly - le même type d'engin en cause lors de l'accident
- fait son entrée sur une place Jarlan-et-Popieluszko noire de monde. Le bruit
de la ville s'est tu. Le silence pèse sur les uniformes au garde-à-vous.
Submergé par l'émotion, un jeune pompier
s'effondre, pris d'un malaise. Il lui faudra tout le réconfort de ses collègues
pour retrouver ses esprits.





Quatre médailles

Dans les reflets du casque du défunt, posé sur le cercueil, toute la
détresse d'une épouse et de ses enfants. « Ils peuvent être fiers de leur
père », dira le préfet Cordet. Un papa entré dans le corps comme
volontaire dès l'âge de 16 ans. Avant d'effectuer son service militaire chez
les pompiers de Paris et d'embrasser la carrière professionnelle.
« Sergent Stéfanutti, la France vous témoigne sa reconnaissance » :
chevalier dans l'ordre national du Mérite, médaille d'or pour actes de courage
et dévouement. Deux distinctions agrafées par le préfet sur le coussin
funéraire. Deux autres suivront : la médaille d'honneur or des sapeurs-pompiers
et l'or du Mérite fédéral.

Au moment d'entrer dans l'église, une fine pluie tombe comme un rideau sur
l'hommage orchestré par le corps des pompiers. Une chanson de Johnny Hallyday -
artiste préféré du défunt - sert de préambule à la cérémonie religieuse. A une
centaine de mètres de là, rue du Capitaine-Caillon, l'EPA de Gentilly file,
sirène hurlante. L'urgence reprend ses droits. A cet instant, l'âme du sergent
Stéfanutti plane sans doute là-haut, tout en haut de cette échelle qui s'en va.
Pour continuer à veiller éternellement sur les siens et les autres. Comme
l'homme l'a toujours fait.











« Nous avons besoin de
vous ! »

Réunis samedi à Homécourt, les sapeurs-pompiers de l'UDSP 54 viennent de tenir
leur 9e assemblée générale. Entre revendications et remise de décorations.

« L'Union départementale doit, à travers ses activités, être un vecteur
de communication pour faire connaître le monde des sapeurs-pompiers, être un
interlocuteur actif et privilégié auprès des institutions et un partenaire
privilégié du Service départemental d'incendie et de secours, le SDIS, pour
mener une politique efficace face à la problématique du volontariat », déclara
en ouverture de son allocution le commandant Pierre Félicani, président de
l'UDSP 54.

En des termes simples mais efficaces, le président sut détailler les
souhaits des sapeurs du département en s'adressant aux personnalités présentes,
parmi lesquelles Claude Baland, préfet de Meurthe-et-Moselle, Philippe Ronssin,
sous-préfet de Briey, Evelyne Didier, sénateur, Jean-Yves Le Déaut, député,
sans oublier Bernard Leclerc, président du conseil d'administration du SDIS, le
CASDIS et Jean-Pierre Minella, conseiller général, maire d'Homécourt.

Parmi les demandes pressantes du commandant Félicani : « nous ne
souhaitons pas des casernes luxueuses mais uniquement la réalisation de travaux
nécessaires à un petit peu de confort : douches, vestiaires, sanitaires ».
Ou encore la création d'un plateau technique avec maison à feu pour améliorer
la formation.

En fait le président de l'UDSP 54 se faisait le porte-parole d'une
association forte de 2.912 adhérents, l'objectif étant d'atteindre 3.000
adhésions l'an prochain dont la liste des actions présentées par les différents
responsables est pour le moins impressionnante.

Assurément, les autorités présentes, à l'unanimité ont exprimé leur
satisfaction devant « le professionnalisme des sapeurs-pompiers
meurthe-et-mosellans, ne faisant pas de différence entre professionnels et
volontaires. Ils sont complémentaires ». Des témoignages qui sont allés
droit au coeur de ceux qui ont fait le choix de servir leur prochain tout
simplement. Propos appuyés par le préfet Claude Baland : « Nous avons
besoin de vous ».

Souvenir

Pour la deuxième année consécutive, l'assemblée générale de l'UDSP 54 se
déroule en même temps que la journée nationale des sapeurs-pompiers qui savent
aussi se souvenir. Notamment de ceux qui ont disparu dans l'accomplissement de
leur devoir. Après la lecture par le préfet de la lettre ministérielle et le
dépôt de gerbes au monument aux morts d'Homécourt, appel fut fait des
sapeurs-pompiers morts en service commandé. Parmi eux, le sergent Yvan Stéfanutti
du CS Neuves-Maisons. Instant d'émotion s'il en fut sur la place Neruda
Allende.

Récompenses également avec la remise par les officiels de 8 médailles
fédérales, 5 médailles départementales et une lettre de félicitations au
caporal-chef Paulo Desousa, du CS Vézelise pour son action lors de l'incendie
de l'Hôtel Carnot, à Nancy, alors qu'il était simple passant au moment où s'est
déclaré l'incendie.

L'hommage à Yvan Stéfanutti



Le sergent Yvan Stéfanutti, décédé en service le 23 septembre,
était connu et apprécié par les pompiers de Richardménil. Leur chef de corps,
René Caibeaux, très touché, a tenu en leurs noms et aux noms des membres de
l'association des jeunes pompiers à exprimer leur grande tristesse et a rappelé
l'engagement d'Yvan à leur côté :
« L'association des jeunes sapeurs-pompiers a été créée en 1992, et de
1993 à 2000, Yvan Stéfanutti est venu m'épauler en tant que
moniteur incendie et secourisme pour assurer la formation des jeunes. Aussi
exigeant pour lui que pour les autres, il a beaucoup contribué à ce qu'un bon nombre
d'entre eux soient devenus, depuis, des sapeurs-pompiers confirmés. Il a
également permis aux pompiers de la commune et à des parents désireux de
pouvoir apporter les premiers secours, de suivre des formations et d'obtenir
des diplômes. Il s'était engagé dans l'association où il assurait la fonction
de trésorier adjoint. C'était aussi un homme qui aimait la convivialité et qui
savait être un bon animateur des fêtes des jeunes pompiers. »



Sainte-Barbe : hommage au sergent Yvan Stefanutti

La Sainte-Barbe est traditionnellement un moment important pour les
sapeurs-pompiers. C'est l'occasion, après une année marquée par de multiples
interventions au service des personnes et des biens, de bénéficier de quelques
heures de détente en famille. L'occasion également de recevoir de nouveaux
galons ou une décoration... Mais la Sainte-Barbe est aussi un moment de
recueillement à la mémoire de tous les pompiers morts en service.

A Neuves-Maisons, plusieurs mois après la tragédie, la cicatrice n'est pas
refermée. Le décès en service du sergent Yvan
Stefanutti est dans toutes les mémoires.
La Sainte-Barbe 2005 fut une journée de larmes et d'infinie tristesse.

Pour le colonel Modéré, ce tragique accident restera le nuage noir de
l'année 2004. A tous ceux qui l'ont connu, Yvan
Stefanutti a laissé le souvenir d'un
remarquable professionnel mais aussi d'un brillant pédagogue. Durant sa
carrière, Yvan Stefanutti a animé de multiples stages de
secourisme. Il avait également pris en charge les jeunes sapeurs-pompiers qui
avaient trouvé en lui un véritable mentor.





Une plaque commémorative

Nombre de ces jeunes pompiers retenaient difficilement leurs larmes, samedi,
en évoquant le souvenir de leur ami qui s'était toujours efforcé à leur
inculquer les valeurs que sont le courage et l'abnégation. C'était tout
particulièrement le cas de Jérémy Davy, 17 ans, et Kévin Bazin, 16 ans, qui, à
l'image de leurs jeunes collègues, ont appris le décès du sergent Stefanutti deux jours seulement avant de passer
leur examen terminal. Ils ont tous réussi cet examen brillamment : « Le
métier de pompier est un métier dangereux. Nous sommes conscients que ce qui
est arrivé au sergent Stefanutti peut un
jour nous arriver. Mais cela n'enlève rien à notre détermination. Nous lui
dédions notre diplôme ».

Mais Yvan Stefanutti,
pompier professionnel, était aussi un homme, un père de famille. Immense
désespoir de sa compagne qui a découvert la plaque commémorative apposée à
l'entrée de la salle de conférences où Yvan
est intervenu à de multiples reprises. Paroles de réconfort du colonel Modéré
et du lieutenant Logeard : « Pour vous, pour vos enfants, la porte restera
toujours ouverte ». Chez les pompiers, la solidarité n'est pas un vain
mot.

Mort d'un pompier : le cannabis
en cause


Les analyses ont révélé la présence de THC chez le chauffeur du camion engagé
sur une intervention en septembre 2003. Audience le 23 mai.

En septembre, un pompier de Neuves-Maisons est mort dans l'accident de son
camion engagé sur une intervention. Le chauffeur comparaîtra devant le tribunal
correctionnel de Nancy le 23 mai prochain. Soit huit mois exactement après le
dramatique accident.

Le 23 septembre 2004, peu avant 16 h, des sapeurs-pompiers néodomiens
sortent de la caserne pour secourir un homme suspendu dans le vide, sur le toit
d'une maison de Pulligny. Ils sont trois à bord de l'échelle pivotante
automatique. Elle n'arrivera jamais à destination.

La pluie et le vent balaient la RD 50. A Xeuilley, au niveau des cimenteries
Vicat, à la sortie d'une courbe à droite, le chauffeur perd le contrôle du
camion. Après avoir heurté un arbre, l'EPA se couche sur le flanc. Le chef
d'agrès Yvan Stéfanutti,
assis sur la banquette avant, est éjecté. Ce père de trois enfants âgé de 42
ans décédera dans la soirée des suites de ses blessures aux urgences de
l'hôpital central. Malgré les efforts de ses deux coéquipiers qui avaient
commencé le bouche à bouche et le massage cardiaque en attendant l'arrivée des
renforts.

L'autre passagère, éjectée également, souffre d'une double fracture du
bassin. Les deux victimes ne portaient pas de ceinture. En intervention,
pompiers et gendarmes sont les deux seuls corps à en être dispensés.





« Je veux connaître la vérité »

Des analyses révéleront la présence de haschich chez le conducteur : 6,7
nanogrammes de THC - le principe actif du cannabis - par millilitre de sang. Un
taux correspondant à celui d'un fumeur habituel de faible quantité. Le
chauffeur a reconnu avoir fumé dans les 2 à 3 heures précédant le prélèvement.
Il est poursuivi pour « homicide par imprudence aggravé par la conduite
sous l'emprise d'un produit stupéfiant ».

« Je n'en veux pas aux pompiers », confie Muriel Favaretto, la
veuve d'Ivan Stefanutti, qui s'est
constituée partie civile. « Je continue à éprouver un profond respect pour
ce corps. En particulier pour les hommes de rang qui aiment la vie parce qu'ils
sauvent la vie des autres. Je ne veux accabler personne. Je sais qu'à
Neuves-Maisons, on a autant de chagrin que moi. Mais je suis en colère contre
les officiers. Je veux connaître la vérité. Il y a trop de
contradictions ».

Dans sa déposition, la passagère ne met pas en cause la vitesse et, selon
elle, tout le monde est resté silencieux jusqu'à l'accident. Une version qui
diffère de celle de Muriel Favaretto qui a recueilli ses confidences après
l'accident. « Je lui avais demandé de me raconter les derniers instants de
vie de mon mari. Elle m'a dit qu'il pleuvait beaucoup, que tout le monde était
silencieux. Mon mari a demandé à plusieurs reprises de rouler moins vite. Il a
même dit « Attention ! » juste avant l'accident. Je voudrais
savoir pourquoi elle a donné une autre version aux gendarmes ».





Le SDIS partie civile

L'avocat des parties civiles, Me Gérard Michel, a annoncé son intention
d'inviter la passagère à témoigner à la barre. « Cet accident a forcément
une explication rationnelle », poursuit le conseil. « Soit la vitesse
est excessive. Soit il y a un défaut de maîtrise qui peut s'expliquer par la
prise de stupéfiants. Or, la vitesse n'est pas en cause selon les gendarmes.
Dans tous les cas, il y a négligence de vigilance de l'encadrement ».

Avocat du Service Départemental d'Incendie et de Secours, Me Bruno
Zillig, contacté hier, a expliqué que le SDIS venait de prendre connaissance du
dossier. « Il semble effectivement que le pompier ait commis une
faute », explique l'avocat nancéien. « La consommation de produits
stupéfiants est établie. Le SDIS explique que rien n'avait jamais été remarqué
chez ce pompier, qu'il était bien noté et considéré par ses supérieurs. Le
service départemental envisage de se constituer partie civile car ce genre de
comportement n'est pas admissible. Il envisage également des sanctions
disciplinaires ».

Voilà pour ce qui est de la justice

Douze mois avec sursis pour le
pompier de Neuves-Maisons

Le pilote de cette grande échelle, avait, en septembre dernier, alors qu'il
avait consommé du cannabis, provoqué la mort d'un de ses collègues au cours
d'une intervention.

Sapeur-pompier professionnel depuis 1999, ce jeune homme de 25 ans aura
connu un début de carrière exemplaire. Après deux ans de service, on lui confie
le pilotage de la grande échelle, et, deux ans plus tard, il passe caporal. Ses
supérieurs le notent très bien et son chef de centre, à la caserne de
Neuves-Maisons, le définit comme « fiable et prudent ».

Tout se passe donc bien jusqu'à ce fameux 23 septembre 2004. Ce jour-là,
alors qu'il pleut à verse en ce milieu d'après-midi, la grande échelle, avec à
son bord trois pompiers dont notre premier de la classe, part pour Pulligny
afin de secourir un homme suspendu dans le vide.

Sur la RD50, à Xeuilley, à la sortie d'une courbe à droite, le pilote du
camion perd soudain le contrôle de son véhicule. La grande échelle traverse la
chaussée et s'en va heurter un arbre de plein fouet. Yvan Stefanutti,
sergent de 42 ans, père de trois enfants, est éjecté du camion. Il décédera
dans la soirée. Céline, l'autre collègue, est, également, expulsée, et aura le
bassin fracturé.

Quelques semaines plus tard, les analyses effectuées sur le jeune pompier
qui conduisait la grande échelle révéleront que ce dernier présentait, lors des
faits, un taux de THC correspondant à celui d'un fumeur habituel de cannabis.
Il avait ensuite reconnu avoir fumé deux ou trois heures avant le départ en
intervention.





Vertu cardinale

« Je n'ai plus aucun souvenir de l'accident », confie le jeune
pompier à la barre. « Si ce n'est que j'ai immédiatement après appelé Yvan. Du cannabis, j'en consommais à l'époque
depuis trois ans. Episodiquement puis plus régulièrement depuis janvier 2003.
Trois à quatre joints par jour. J'ai augmenté ma consommation pour supporter le
stress de ce métier et la pression que m'imposaient mes supérieurs ».

Le pompier assure qu'il se posait à l'époque de nombreuses questions
existentielles. « Je me suis rendu compte que ce n'était pas la vie qu'il
me fallait. J'ai subi des brimades insupportables à partir de janvier 2003 et
quand je ne fumais pas c'était très difficile à supporter. De plus, j'avais
déménagé et j'habitais à Strasbourg. J'avais d'ailleurs demandé ma
mutation ».

« La vertu cardinale des pompiers, c'est le courage », estime
Olivier Bauer, le conseil de la concubine de la victime, de ses trois enfants
et de sa soeur. « Lui, il n'a pas eu le courage de dire stop ! Il est
établi que quand on fume du cannabis, on peut pratiquement tout faire. Sauf un
métier à risques. Et pompier, c'est quand même bien un métier à risques,
non ? ».

Même son de cloche chez Me Bruno Zillig, avocat du service départemental
d'incendie et de Céline, qui souligne « un manquement à la
solidarité ». « Les pompiers font un travail d'équipe. Si un élément
défaille, l'équipe manque sa mission ».





« Vivant mais brisé »

« Ce dossier est particulièrement douloureux », souligne Claude
Soin, représentant du ministère public, qui réclame la clémence : huit mois
avec sursis et annulation du permis de conduire. « Il n'y a pas eu de
faute flagrante sauf la consommation de stupéfiants. C'est le hic de cette
affaire ».

« C'est un homme brisé que vous avez devant vous. Vivant, oui, mais
brisé », confie Raoul Gottlich, le défenseur du pompier, qui voit dans les
conditions climatiques un élément capital. « Mon client craint la sanction
du tribunal mais la plus grande sanction est déjà dans son coeur, dans sa
conscience ».

Jugement : 12 mois avec sursis, annulation du permis de conduire et
interdiction de le repasser pendant 2 ans, 12.500 € de dommages et intérêts
pour la soeur de la victime, 25.000 € pour la concubine et chacun des enfants.

toute mes condoléances

Toutes mes condoléances à toi et à ta famille ...

En sachant qu'aucun mot n'appaisera ta douleur,je tient a te présenter toutes mes condoleances.
cordialement Xavier

Toutes mes condoléances à toi et à ta famille, et dis toi qu'il a servi une belle cause et que c'était sa passion comme pour nous.

Décès en service commandé









Éloge funèbre du sergent Yvan Stefanutti







Prononcée par
M. Jean-François Cordet,


préfet de
Meurthe et Moselle














C'est un événement tragique, que nous avons vécu avec
douleur, qui nous réunit aujourd'hui : le décès du sergent Yvan Stefanutti, le
jeudi 23 septembre 2004, dans l'exercice de ses fonctions.





En ce jour de deuil, nous sommes tous rassemblés
pour lui rendre l'hommage qui lui est dû par la nation, mais aussi pour nous
associer au chagrin de sa famille et de ses proches.





Chacun connaît les circonstances du drame et sa
brutalité. Ce jeudi 23 septembre, le centre de secours de Neuves-maisons est
engagé pour le sauvetage d'une personne en équilibre précaire au bord d'un toit
à Pulligny. L'échelle pivotante accompagne l'ambulance, mais sur la chaussée
rendue glissante par des conditions météorologiques exécrables, l'échelle
dérape et se couche en travers de la route. Ejecté de la cabine, le sergent
Yvan Stefanutti trouve la mort malgré les tentatives de réanimation immédiatement
entreprises par ses collègues.





Pour Yvan Stefanutti, le métier de sapeur-pompier a
toujours été plus qu'un métier, une véritable passion depuis le plus jeune âge.
Sapeur-pompier volontaire à 16 ans, il sera recruté dès 18 ans, comme
sapeur-pompier permanent et du 1er juin 1982 au 31 mai 1983, il
rejoindra les rangs de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, pour y
effectuer son service national. Intégré dans le cadre d'emplois des
sapeurs-pompiers professionnels le 1er janvier 1990, il sera nommé sergent
le 1er janvier 2003.





Très tôt, il s'engagera dans l'enseignement du
secourisme. Seul moniteur national, il mettra en place une formation rigoureuse
des sapeurs-pompiers, avec un sens de la pédagogie qui en fera un référent en
la matière.





Par la suite, là encore en pionnier, il établira les
bases de la prévision opérationnelle dans son secteur d'intervention, en
affinant inlassablement les plans de secteur sur sa planche à dessin et ne
visant alors qu'un seul but, l'efficacité du centre de secours.





Le sergent Yvan Stefanutti y aura réussi brillamment
sans pour autant délaisser l'activité qui lui est chère, le cœur de sa passion,
les interventions de secours.





Il fut donc de toutes les opérations à risque, comme
l'évacuation d'une partie de la ville suite à la fuite de gaz sur le gazoduc de
l'usine Unimétal, le feu d'usine textile de la rue Jean-Jaurès ou encore le feu
de droguerie de la rue du Capitaine Caillon.





A chaque fois, comme lors des innombrables
interventions qu'il a réalisées, ses collègues et ses chefs ont pu s'appuyer en
toute confiance sur ses compétences et son expérience.









Se souvenant de sa jeunesse et de la passion qui
déjà l'animait, il participera activement, fin 1999, à la création de l'école
des jeunes sapeurs-pompiers. Son sens aigu de la pédagogie lui permettra alors
de transmettre son expérience aux jeunes sapeurs-pompiers qui rêvaient de lui
ressembler.





Yvan Stefanutti leur manquera, comme à l'ensemble
des sapeurs-pompiers qui le côtoyaient, lui qui, toujours calme et rationnel,
apportait véritablement force, sénérité et assurance dans l'atmosphère toujours
tendue des opérations de secours.





J'ose dire que pour nombre d'entre eux, il
représentait un idéal que son sacrifice suprême ne fait que transcender.





Je veux à présent m'adresser à vous, madame, et à
vos enfants, douloureusement frappés par le drame de sa disparition. Je tiens à
vous exprimer, en mon nom personnel, au nom du Ministre de l'Intérieur, de la
Sécurité Intérieure et des Libertés Locales, mes condoléances les plus
attristées et le témoignage de ma profonde compassion. Je tiens également à
dire à vos enfants combien ils peuvent être fiers du courage de leur père et de
son abnégation.





Sergent Yvan Stefanutti, la France vous témoigne
aujourd'hui sa profonde reconnaissance. Elle le fait par la citation de votre
nom à l'ordre de la nation, par la remise de l'ordre national du mérite et de
la médaille d'or pour acte de courage et de dévouement et par celle de la
médaille d'or des sapeurs-pompiers.





Sergent Yvan Stefanutti, tous les officiers,
sous-officiers et sapeurs, vos camarades, vos amis, sont présents aujourd'hui
pour vous rendre l'hommage solennel qui vous est dû.





Adieu Sergent Yvan Stefanutti, mort dans
l'accomplissement de votre mission. Votre exemple restera à jamais gravé dans
notre mémoire et dans notre cœur.

Toutes mes condoléances a toi et ta famille, je sais qu'elle est ta douleur ayant moi même perdu mon pére a l'âge de 15ans mais pas dans les mêmes circonstances que les tiennes mais aussi horrible .
je compatie et je sais que de là haut ils sont fières de nous et de ce qu'on est devenue croit moi

Toute mes condeléance a toi et ta famille je suis sûre que ton pére est fiére de toi de rependre ses pas

mes sinceres condoleances

toute mes condoleance

meme si on ne connait pas la personne un pompier qui meure en service pour nous sa reste la disparition d'un collegue
vraiment navré

Tout a fait d'accord avec toi ca fait toujours un pincement au coeur ...

Toutes mes condoléences pour ta famille et toi. Une pensée aussi pour tous les pompiers morts en service.

sincére mes condoléance